Il y a quelques semaines, Georges s'est aperçu que la conception de nos fondations posait possiblement problème. Il a en effet remarqué que le drain de sortie vers la fosse septique était trop haut par rapport à la base des fondations : il aurait fallu le passer sous la semelle et non pas l'y encastrer. Un système de drainage, en effet, repose habituellement sur une pente descendante qui facilite l'évacuation des eaux usées. Ainsi, les drains de toilettes, de douche et de lavabos sont généralement situés au-dessus du niveau du drain de sortie vers la fosse et non pas à la même hauteur, comme c'était le cas chez-nous. Voyez par vous-mêmes :
Comme Georges ignorait à quel point la situation pouvait être problématique, il a consulté un plombier qui s'est dit être scandalisé par la façon dont nos semelles ont été coulées. Il nous fallait absolument trouver le moyen de corriger cette erreur. Notre projet d'autoconstruction m'apprend, entre autre belles leçons de vie, qu'il n'existe pas de problème sans solution!
Comme il était impossible de poser la plomberie au-dessus de la dalle (ce n'est pas permis par le code du bâtiment et ce n'est vraiment pas joli!) ou dans la dalle (au risque de compromettre la solidité de cette dernière), nous avons envisagé faire ajouter trois pouces de gravier sous notre dalle afin la de rehausser. Le hic, avec cette solution, c'est que nous allions du coup perdre trois pouces de dégagement sous le plafond. Ce n'était pas catastrophique, bien sûr, mais c'était tout de même dommage.
Nous avons donc demandé à notre excavateur de déterrer le drain problématique puis de le baisser de trois pouces. Puisque l'erreur avait été commise par son sous-contractant, il a accepté sans rechigner. Nous avons donc de nouveau reçu la visite d'une pelle mécanique :
Cette solution n'est malheureusement pas idéale mais elle est néanmoins fort acceptable. Nous aurions préféré que le drain soit situé six pouces plus bas encore, ce qui n'était cependant pas possible puisque le drain français se situait à cet endroit. Déterrer ce dernier, qui fait le tour de la maison, n'était évidemment pas une option!
Georges a ensuite isolé la dalle avec deux couches de cœur de porte. Il n'était pas utile de délaminer ces derniers (comme ce fut le cas pour tous les autres), ce qui a représenté une belle économie en terme de temps et d'énergie. Pour cet usage, nous avions acheté du cœur de porte embossé (fort difficile à délaminer), qui se vend au deux-tiers du prix du lisse. Il nous en reste une petite quantité de ce coeur de porte embossé que nous ne prévoyons pas utiliser sur la maison... et qui nous permettra sans doute d'isolation une jolie petite serre l'été prochain ou celui d'après - attendons d'abord de voir à quel point les travaux actuels nous auront épuisés!
Il aurait été tellement plus simple, plus rapide et plus efficace de poser nos deux couches de cœur de porte par-dessus la plomberie. Comme notre drain n'a pas été baissé de neuf pouces ainsi que nous l'aurions voulu, mais de trois seulement, il a fallu nous résigner, lors de la pose de l'isolant, à la contourner, ce qui a occasionné plusieurs découpes. Voyez :
Il manque par ailleurs d'isolant à certains endroits, ce qui n'est pas très grave. Notre dalle, en effet, est vraiment bien isolée. Comme le prix du cœur de porte étant ridiculement bas, nous n'avons pas lésiné! La norme Novoclimat suggère d'isoler une dalle chauffée à R16 tandis que les manufacturiers de planchers radiants recommandent un facteur R qui se situe entre 10 et 30. Nous avons isolé à R24.
Avant de compléter l'isolation, Georges a pris le temps d'installer une colonne d'extraction du radon. La présence de radon, dans les maisons, est la deuxième plus grande cause de cancer du poumon au pays : 3000 canadiens en meurent chaque année! Un foyer sur dix, au Canada, serait d'ailleurs dangereusement exposé au radon. Bien que l'on en retrouve apparemment très peu en Estrie, nous avons préféré ne prendre aucune chance. Voilà 15$ bien investis! La pose n'aura pris que dix minutes.
Cette colonne d'extraction (au centre de la photo) permet de recueillir le radon qui pourrait s'accumuler sous la dalle et de l'évacuer vers l'extérieur grâce à un petit ventilateur. Celui-ci ne sera installé que si le test de détection (lequel ne peut être fait que plusieurs semaines après le coulage de la salle) s'avère positif. Bien que la pose de cette colonne soit désormais exigée par le code du bâtiment, elle demeure néanmoins marginale. Les différents experts que nous avons consultés tout au long de la préparation de notre projet (plombier, conseillers en quincaillerie, etc.) ignoraient ce qu'était cette colonne ou alors n'en voyaient pas la pertinence! Nous tenions pour notre part à notre maison saine (ou presque)!
Les dernières étapes préparatoires au coulage ont été accomplies par Georges et Bertrand jeudi dernier. Cette journée père-fils a été très efficace... et fort agréable si je me fie aux beaux sourires visibles sur les photos prises ce jour-là! Les deux gars ont d'abord posé un polythène pare-vapeur à la grandeur du sous-sol. Ils ont ensuite installé une armature en broches d'acier (6'' x 6'') qui permettra de solidifier la dalle mais qui a surtout servi de guide pour la pose du tuyau du plancher radiant. Ce dernier a été attaché à l'armature à l'aide de tie-wraps.
Ce tuyau a été très facile à poser. Il faut dire que Georges avait judicieusement préparé un plan indiquant la manière la plus efficace de faire passer les tuyaux. Il faut en effet prévoir des circuits de 250 pieds de long qui serpentent le sous-sol et le divisent en zones pouvant être chauffées indépendamment. Nous en avons trois. Voici le résultat final :
Le plancher radiant pourra être mis en marche dans trente jours. Nous ne pouvons l'utiliser avant afin de permettre à la dalle de sécher. Entre temps, nous devrons poser la bouilloire et le panneau de contrôle.
Notre foyer de masse, situé au rez-de-chaussée, constituera notre source de chauffage principal mais ne suffira pas à chauffer le sous-sol : la chaleur monte, bien sûr! Nous avions donc besoin d'un système de chauffage complémentaire. Nous avons choisi le plancher radiant car il offre le confort ultime. Nous n'aurons pas besoin d'enfiler de gros bas de laine pour descendre au sous-sol! Vous l'apprécierez très certainement lorsque vous passerez la nuit dans notre chambre d'amis! Le plancher radiant est par ailleurs un système invisible, ce qui n'était pas sans nous plaire!
Comme nous souhaitons conserver la possibilité d'ajouter un chauffage complémentaire à l'étage au cas où le foyer de masse ne suffirait pas à chauffer la maison à notre goût, nous avons décidé d'utiliser l'eau chaude du plancher radiant du sous-sol pour alimenter un radiateur à eau antique que nous placerons dans le couloir de l'étage. Cet ajout sera par ailleurs pratique en hiver : il nous permettra de nous absenter quelques jours sans craindre que la maison ne gèle même si nous ne sommes pas là pour faire des feux!
Vendredi, nous avons enfin eu notre dalle! Nous avons fait couler, en même temps, la dalle du foyer de masse au rez-de-chaussée. Elle avait été coffrée plus tôt cette semaine :
Voici le résultat après coulage :
Le tube de métal que Georges a inséré dans le béton permettra aux cendres du foyer de tomber dans un réservoir placé au sous-sol. Le morceau de bois encastré dans le béton servira quant à lui d'entrée d'air.
C'est formidable d'avoir enfin un plein plancher au rez-de-chaussée. Il n'y a plus de trou au centre de la maison. Voilà un risque de moins pour Edmond l'aventurier!
Je vous laisse sur les photos de notre dalle de sous-sol. La première photo a été prise immédiatement après le coulage (fait en matinée), la deuxième après le lissage (fait en après-midi). Un scellant a été appliqué depuis.
Le béton mettra de 3 à 6 mois à prendre sa teinte définitive, un peu plus pâle.