Il y a un moment que je souhaite vous partager le large éventail d'émotions, toutes très intenses, suscitées par notre emménagement, il y a un mois et demi : les grands highs, les creux de vague... c'est aussi ça, l'autoconstruction! Comme je n'ai pas la tête à m'y plonger ce soir, je vous décrirai plutôt les quelques astuces grâce auxquelles nous parvenons à oublier, la plupart du temps, que notre maison est en chantier et que son confort est encore bien minimal.
Commençons la visite guidée par un petit aperçu de notre cuisine. Le lendemain de notre déménagement, Georges y a installé un évier, le seul, d'ailleurs, qui soit fonctionnel à ce jour encore. Dans le même élan, il a confectionné un comptoir de fortune avec quelques 2x4 et une grande retaille de contreplaqué. Ce n'est évidemment pas génial (allô salubrité, bonjour les tâches!), mais ça nous permet tout de même de cuisiner. En attendant que nos comptoirs et armoires soient construits et que nous puissions y encastrer notre four et notre plaque de cuisson, nous nous servons encore de notre bonne vieille cuisinière. Quant au lave-vaisselle, il est fonctionnel depuis un moment déjà.
Nous ne pouvons malheureusement pas boire notre eau puisque le puits n'a pas encore été stérilisé (nous attendons que tous
les robinets de la maison aient été installés afin de traiter l'ensemble de notre tuyauterie du même coup) et que notre eau n'a pas encore été testée. Nous ignorons donc si nous devrons, ou pas, installer un adoucisseur
d'eau. Évidemment, nous aimerions nous éviter cette dépense. Comme notre eau a une petite odeur de «lac» et qu'un cerne rougeâtre s'est
déjà formé dans notre baignoire, autour du drain, on ne se fait pas trop d'espoir. En attendant, il est possible de
prendre des bains et de laver notre vaisselle avec l'eau qui provient de notre robinet, mais nous devons utiliser
des galons d'eau, que nous allons remplir chez le père de Georges qui
habite tout près, afin de boire et de nous brosser les dents.
De l'autre côté de notre cuisine, on aperçoit notre rangement temporaire, constitué de tablettes fabriquées avec des retailles de plancher et d'une petite bibliothèque vissée au mur. Comme l'espace y est limité, nous n'avons sorti que l'essentiel de nos cartons.
Cette installation, cependant, est presque déjà de l'histoire ancienne puisque tandis que je vous écris, Georges s'affaire à poser les tablettes (définitives!) de notre garde-manger. Photos à venir!
Parlant de rangement de fortune... Puisque nous n'avons pas encore de garde-robes véritables, nous utilisons les boîtes garde-robe qui ont servi le jour de notre déménagement (la compagnie de déménageurs avec laquelle nous avons fait affaire a oublié de nous les charger!!) pour ranger nos vêtements courants et nos manteaux. Ces derniers sont ainsi conservés à l'abri de la poussière de bois qui s'accumule très rapidement partout ailleurs, en dépit de notre corvée quotidienne d'aspirateur.
Voici maintenant notre salle de bain :
Plutôt minimaliste, n'est-ce-pas?
Cette baignoire en fonte antique (de 5 pieds) n'a l'air de rien... mais elle est à nos yeux une vraie petite merveille! Nous l'avons achetée à un entrepreneur de Magog qui l'avait annoncée sur Kijiji pour la modique somme de 85$, robinetterie comprise!
Les bains et les éviers antiques, en fonte, coûtent généralement une petite fortune chez les antiquaires. J'en ai vu affichés à des prix qui pouvaient s'élever jusqu'à 750$! C'est ridicule! Dans les petites annonces, les prix, pour une baignoire, par exemple, varient généralement entre 0$ et 300$. Souvent, les baignoires en meilleur état se vendent un peu plus cher, ce qui n'est pas nécessairement justifié puisque le réémaillage donne un excellent résultat peu importe l'état d'origine de la baignoire et que le prix, qui est fixe, ne dépend pas de celui-ci. Avec ce traitement, n'importe quelle baignoire, même percée par la rouille, redeviendra comme neuve! Ce n'est pas toujours le cas, mais en ce qui concerne les accessoires de plomberie, l'achat de matériaux recyclés permet d'économiser. Un bain sur pattes neuf, en acrylique, se détaille à 1000$ environ. L'achat d'une baignoire antique, auquel s'ajouteront les coûts associés à un réémaillage professionnel en usine (les traitements qui sont faits à domicile, par des professionnels ou par soi-même, ne sont pas de grande qualité) et à une peinture extérieure en cabine ne devraient pas dépasser 750$.
En ce qui nous concerne, nous avons prévu peindre l'extérieur de la baignoire nous-mêmes. Quant à l'intérieur, nous sommes encore ambivalents. L'intérieur de notre baignoire adorée est étonnamment très propre, si bien que nous pensons être en mesure de le blanchir presque entièrement avec du peroxyde d'hydrogène. Nous tenterons l'expérience très bientôt et verrons alors si un réémaillage s'impose. Si nous pouvons nous l'épargner, c'est près de 900$ que nous aurons économisés!
Nous avons été très déçus de constater que la robinetterie (d'origine, sans doute) qui venait avec la baignoire était défectueuse : elle coule, ce qui explique, d'ailleurs, la présence du seau sur la photo. Pour la rendre fonctionnelle, Georges a du la trafiquer. Nous sommes parvenus à dénicher un robinet quasi-identique et l'avons commandé en ligne pour moins de 100$. Il vient d'ailleurs tout juste d'arriver par la poste!
Jamais nous n'avons eu de baignoire aussi confortable... c'est vraiment malade! Prendre un bain n'aura jamais été aussi relaxant, d'autant plus que l'expérience permet également d'admirer la lune par le puits de lumière situé juste au dessus. Ce sont ces petits moments qui nous aident à nous rappeler pourquoi nous nous sommes lancés dans une aventure de cette envergure et qui, déjà, commencent à nous récompenser pour tous nos efforts.
Nous n'avons pas encore beaucoup de prises électriques, dans la maison, et à peu près aucun luminaire. Pour éclairer le rez-de-chaussée, nous avons donc installé des spots de chantier au centre de la poutre qui le traverse. Georges avait acheté ces derniers pour trois fois rien dans une vente de garage l'été dernier. Ils ont servi tout au long de la construction et sont encore fort utiles. J'ai bien hâte, cependant, de les ranger pour de bon!
À l'étage, trois ampoules suspendues éclairent le corridor. Une petite lampe sur pied, que l'on déplace de pièce en pièce selon les besoins, fournit un éclairage d'appoint.
C'est une petite chaufferette suspendue à l'étage, enfin, qui assure notre confort thermique. Le plancher radiant du sous-sol permet déjà d'obtenir un certain confort et cette chaufferette le complète. Nous avons ainsi pu nous chauffer sans difficulté, même en ce mois de février le plus froid de l'histoire! Nous aurons finalement traversé tout l'hiver sans foyer de masse!
vendredi 13 mars 2015
jeudi 5 mars 2015
Avant le déménagement
Ce blog est encore bien vivant, et nous aussi! Ce n'est pas parce que nous habitons désormais notre maison que nous avons perdu le goût de vous raconter son histoire. Les travaux, selon notre institution bancaire, ne sont après tout complétés qu'à 65%... il reste donc encore bien des péripéties à venir et c'est de l'intérieur, désormais, que je vous les partagerai. Nous sommes déménagés le 31 janvier, ainsi que nous l'avions planifié. Avant de vous parler de la façon dont nous avons vécu cette étape importante et de tout ce qui a été fait depuis, je vous partage ici quelques informations sur les derniers travaux accomplis par Georges avant le grand jour, histoire de ne pas laisser de blancs dans le récit. Tout ceci nous paraît déjà si loin...
Georges a recommencé à travailler, comme prévu, le 19 janvier dernier. Pendant les deux semaines qui ont précédé notre emménagement, il s'est déplacé sur le chantier tous les soirs de même que tous les samedis et dimanches. Inutile de vous dire que ce rythme était éreintant, pour lui comme pour moi, qui devais prendre soin seule de nos enfants mais aussi de toute la gestion entourant le déménagement (j'ai fait la totalité de nos boîtes pendant les siestes d'Edmond et Louise). Il était donc hors de question que nous le maintenions plus longtemps. Si ce n'avait été de l'encourageante perspective du déménagement imminent, je ne suis pas certaine que nous aurions tenu le coup.
Ces deux semaines ont été, sur le chantier, un festival de fils et de tuyaux! Georges a d'abord amené de l'électricité à chaque étage, de manière à ce que l'on puisse y apporter un éclairage minimal et y brancher quelques appareils. Jusqu'à présent, Georges est vraiment très satisfait de son choix de prendre en charge les travaux électriques. Tout se passe super bien. Il fait les branchements au fur et à mesure que la nécessité ou le confort l'exigent.
Georges a ensuite fait le «rough» de plomberie avec l'aide du même type qui avait pris en charge les travaux de plomberie sous notre dalle. À quelques jours du déménagement, nous avons cru bon sauver bien du temps (celui que Georges aurait mis à démystifier l'univers de la plomberie!) et des soucis en embauchant J.-F.. Même s'ils ont travaillé très fort pendant toute une journée et toute une soirée (laquelle s'est étirée jusqu'aux petites heures), Georges et J.-F. ne sont pas parvenu à compléter le travail avant le jour J. Il faut dire que notre système de plomberie est un peu plus complexe que d'ordinaire pour au moins deux raisons.
La première : il fallait cacher la tuyauterie de la salle de bain dans un espace restreint de 7 pouces et demi d'épaisseur afin que le plafond à caisson qui la dissimulera éventuellement ne soit pas plus bas que les poutres. Résultat :
La seconde : nous avons choisi d'installer des toilettes murales au rez-de-chaussée et à l'étage, lesquelles requièrent davantage d'attention lors de la pose. C'est un petit luxe que Georges avait envie de s'offrir. Je n'étais pas convaincu, au départ, de sa pertinence, mais mon homme m'a aisément convaincu avec cette argument de taille : nous n'aurons plus jamais besoin de nettoyer la base de nos toilettes, cette zone qui parait toujours sale même après qu'elle eut été nettoyée!
Pendant ces deux semaines, Georges a également posé notre système de ventilation. Comme notre maison est hermétique, il nous paraissait essentiel de disposer d'un bon échangeur d'air afin qu'elle puisse respirer. La mise en marche de ce dernier nous a aidé à diminuer considérablement le taux d'humidité de la maison.
Puis, un technicien de Bell est passé installer la fibre optique et nous connecter au réseau. Fait cocasse : il avait étudié en architecture et connaissait très bien le site de Michel pour l'avoir consulté à plusieurs reprises dans le cadre de sa formation. Il était ravi de voir une de ces maisons de ses yeux!
Georges a ensuite sablé le plancher de l'étage. Il s'est servi, pour ce faire, d'une sableuse vibrante rectangulaire et de six papiers différents (24, 40, 60, 80, 100, 120). Ce travail a exigé une journée complète de travail... et a très sérieusement exaspéré Georges! La sableuse de location était défectueuse et Georges a du lui livrer un solide combat pour arriver à ses fins. Finalement, c'est Léandre, l'étudiant que nous avions déjà engagé pour d'autres travaux, qui a terminé la besogne à la main, un soir, avec une sableuse à bande manuelle.
Michel nous avait déconseillé de sabler nos planchers avec une machine industrielle, nous suggérant plutôt de le sabler à la ponceuse en contournant les vallons et les usures du plancher, afin d'adoucir simplement les aspérités des joints et des zones fossées à la hache. Parce que notre plancher avait été décapé, nous avons cru bon le sabler plus sérieusement car il y restait trop de traces de peinture à notre goût. Nous avons donc fait à notre tête et sommes bien heureux du résultat : le plancher présente encore de magnifiques imperfections et n'est pas du tout droit et lisse comme un «plancher à la Rona»! Georges n'a pas essayé d'estomper ses inégalités et n'a pas insisté afin de faire disparaître ses taches. Admirez :
Pour le plancher du rez-de-chaussée (dont les madriers n'auront pas à être décapés), nous appliquerons cependant la Méthode Martel!
Nous aurions vraiment aimer huiler le plancher de l'étage avant le déménagement afin de nous sauver bien du trouble par la suite mais nous avons manqué de temps. Nous devrons donc le faire une pièce à la fois, en déplaçant les meubles. Nous ne pourrons le faire qu'une fois que les murs auront été fermés afin d'éviter que nos enfants n'y circulent tant que ce ne sera pas bien sec. Heureusement, nous n'aurons pas à quitter la maison à cette occasion car nous avons choisi une huile écologique et sans danger.
Enfin, Georges a fait, bien sûr, un grand ménage pré-déménagement! Il a libéré l'étage et le rez-de-chaussée de tous ses outils et matériaux de construction et passé un bon coup d'aspirateur (ce que nous faisons pratiquement chaque jour, d'ailleurs, depuis l'emménagement!).
Et voilà! Nous étions fins prêts à déménager... ou presque!
Georges a recommencé à travailler, comme prévu, le 19 janvier dernier. Pendant les deux semaines qui ont précédé notre emménagement, il s'est déplacé sur le chantier tous les soirs de même que tous les samedis et dimanches. Inutile de vous dire que ce rythme était éreintant, pour lui comme pour moi, qui devais prendre soin seule de nos enfants mais aussi de toute la gestion entourant le déménagement (j'ai fait la totalité de nos boîtes pendant les siestes d'Edmond et Louise). Il était donc hors de question que nous le maintenions plus longtemps. Si ce n'avait été de l'encourageante perspective du déménagement imminent, je ne suis pas certaine que nous aurions tenu le coup.
Ces deux semaines ont été, sur le chantier, un festival de fils et de tuyaux! Georges a d'abord amené de l'électricité à chaque étage, de manière à ce que l'on puisse y apporter un éclairage minimal et y brancher quelques appareils. Jusqu'à présent, Georges est vraiment très satisfait de son choix de prendre en charge les travaux électriques. Tout se passe super bien. Il fait les branchements au fur et à mesure que la nécessité ou le confort l'exigent.
Georges a ensuite fait le «rough» de plomberie avec l'aide du même type qui avait pris en charge les travaux de plomberie sous notre dalle. À quelques jours du déménagement, nous avons cru bon sauver bien du temps (celui que Georges aurait mis à démystifier l'univers de la plomberie!) et des soucis en embauchant J.-F.. Même s'ils ont travaillé très fort pendant toute une journée et toute une soirée (laquelle s'est étirée jusqu'aux petites heures), Georges et J.-F. ne sont pas parvenu à compléter le travail avant le jour J. Il faut dire que notre système de plomberie est un peu plus complexe que d'ordinaire pour au moins deux raisons.
La première : il fallait cacher la tuyauterie de la salle de bain dans un espace restreint de 7 pouces et demi d'épaisseur afin que le plafond à caisson qui la dissimulera éventuellement ne soit pas plus bas que les poutres. Résultat :
La seconde : nous avons choisi d'installer des toilettes murales au rez-de-chaussée et à l'étage, lesquelles requièrent davantage d'attention lors de la pose. C'est un petit luxe que Georges avait envie de s'offrir. Je n'étais pas convaincu, au départ, de sa pertinence, mais mon homme m'a aisément convaincu avec cette argument de taille : nous n'aurons plus jamais besoin de nettoyer la base de nos toilettes, cette zone qui parait toujours sale même après qu'elle eut été nettoyée!
Pendant ces deux semaines, Georges a également posé notre système de ventilation. Comme notre maison est hermétique, il nous paraissait essentiel de disposer d'un bon échangeur d'air afin qu'elle puisse respirer. La mise en marche de ce dernier nous a aidé à diminuer considérablement le taux d'humidité de la maison.
Puis, un technicien de Bell est passé installer la fibre optique et nous connecter au réseau. Fait cocasse : il avait étudié en architecture et connaissait très bien le site de Michel pour l'avoir consulté à plusieurs reprises dans le cadre de sa formation. Il était ravi de voir une de ces maisons de ses yeux!
Georges a ensuite sablé le plancher de l'étage. Il s'est servi, pour ce faire, d'une sableuse vibrante rectangulaire et de six papiers différents (24, 40, 60, 80, 100, 120). Ce travail a exigé une journée complète de travail... et a très sérieusement exaspéré Georges! La sableuse de location était défectueuse et Georges a du lui livrer un solide combat pour arriver à ses fins. Finalement, c'est Léandre, l'étudiant que nous avions déjà engagé pour d'autres travaux, qui a terminé la besogne à la main, un soir, avec une sableuse à bande manuelle.
Michel nous avait déconseillé de sabler nos planchers avec une machine industrielle, nous suggérant plutôt de le sabler à la ponceuse en contournant les vallons et les usures du plancher, afin d'adoucir simplement les aspérités des joints et des zones fossées à la hache. Parce que notre plancher avait été décapé, nous avons cru bon le sabler plus sérieusement car il y restait trop de traces de peinture à notre goût. Nous avons donc fait à notre tête et sommes bien heureux du résultat : le plancher présente encore de magnifiques imperfections et n'est pas du tout droit et lisse comme un «plancher à la Rona»! Georges n'a pas essayé d'estomper ses inégalités et n'a pas insisté afin de faire disparaître ses taches. Admirez :
Pour le plancher du rez-de-chaussée (dont les madriers n'auront pas à être décapés), nous appliquerons cependant la Méthode Martel!
Nous aurions vraiment aimer huiler le plancher de l'étage avant le déménagement afin de nous sauver bien du trouble par la suite mais nous avons manqué de temps. Nous devrons donc le faire une pièce à la fois, en déplaçant les meubles. Nous ne pourrons le faire qu'une fois que les murs auront été fermés afin d'éviter que nos enfants n'y circulent tant que ce ne sera pas bien sec. Heureusement, nous n'aurons pas à quitter la maison à cette occasion car nous avons choisi une huile écologique et sans danger.
Enfin, Georges a fait, bien sûr, un grand ménage pré-déménagement! Il a libéré l'étage et le rez-de-chaussée de tous ses outils et matériaux de construction et passé un bon coup d'aspirateur (ce que nous faisons pratiquement chaque jour, d'ailleurs, depuis l'emménagement!).
Et voilà! Nous étions fins prêts à déménager... ou presque!
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