vendredi 13 mars 2015

Les solutions temporaires

Il y a un moment que je souhaite vous partager le large éventail d'émotions, toutes très intenses, suscitées par notre emménagement, il y a un mois et demi : les grands highs, les creux de vague... c'est aussi ça, l'autoconstruction! Comme je n'ai pas la tête à m'y plonger ce soir, je vous décrirai plutôt les quelques astuces grâce auxquelles nous parvenons à oublier, la plupart du temps, que notre maison est en chantier et que son confort est encore bien minimal.

Commençons la visite guidée par un petit aperçu de notre cuisine. Le lendemain de notre déménagement, Georges y a installé un évier, le seul, d'ailleurs, qui soit fonctionnel à ce jour encore. Dans le même élan, il a confectionné un comptoir de fortune avec quelques 2x4 et une grande retaille de contreplaqué. Ce n'est évidemment pas génial (allô salubrité, bonjour les tâches!), mais ça nous permet tout de même de cuisiner. En attendant que nos comptoirs et armoires soient construits et que nous puissions y encastrer notre four et notre plaque de cuisson, nous nous servons encore de notre bonne vieille cuisinière. Quant au lave-vaisselle, il est fonctionnel depuis un moment déjà.


Nous ne pouvons malheureusement pas boire notre eau puisque le puits n'a pas encore été stérilisé (nous attendons que tous les robinets de la maison aient été installés afin de traiter l'ensemble de notre tuyauterie du même coup) et que notre eau n'a pas encore été testée. Nous ignorons donc si nous devrons, ou pas, installer un adoucisseur d'eau. Évidemment, nous aimerions nous éviter cette dépense. Comme notre eau a une petite odeur de «lac» et qu'un cerne rougeâtre s'est déjà formé dans notre baignoire, autour du drain, on ne se fait pas trop d'espoir. En attendant, il est possible de prendre des bains et de laver notre vaisselle avec l'eau qui provient de notre robinet, mais nous devons utiliser des galons d'eau, que nous allons remplir chez le père de Georges qui habite tout près, afin de boire et de nous brosser les dents.

De l'autre côté de notre cuisine, on aperçoit notre rangement temporaire, constitué de tablettes fabriquées avec des retailles de plancher et d'une petite bibliothèque vissée au mur. Comme l'espace y est limité, nous n'avons sorti que l'essentiel de nos cartons.


Cette installation, cependant, est presque déjà de l'histoire ancienne puisque tandis que je vous écris, Georges s'affaire à poser les tablettes (définitives!) de notre garde-manger. Photos à venir!
Parlant de rangement de fortune... Puisque nous n'avons pas encore de garde-robes véritables, nous utilisons les boîtes garde-robe qui ont servi le jour de notre déménagement (la compagnie de déménageurs avec laquelle nous avons fait affaire a oublié de nous les charger!!) pour ranger nos vêtements courants et nos manteaux. Ces derniers sont ainsi conservés à l'abri de la poussière de bois qui s'accumule très rapidement partout ailleurs, en dépit de notre corvée quotidienne d'aspirateur.

Voici maintenant notre salle de bain : 



Plutôt minimaliste, n'est-ce-pas?

Cette baignoire en fonte antique (de 5 pieds) n'a l'air de rien... mais elle est à nos yeux une vraie petite merveille! Nous l'avons achetée à un entrepreneur de Magog qui l'avait annoncée sur Kijiji pour la modique somme de 85$, robinetterie comprise!

Les bains et les éviers antiques, en fonte, coûtent généralement une petite fortune chez les antiquaires. J'en ai vu affichés à des prix qui pouvaient s'élever jusqu'à 750$! C'est ridicule! Dans les petites annonces, les prix, pour une baignoire, par exemple, varient généralement entre 0$ et 300$. Souvent, les baignoires en meilleur état se vendent un peu plus cher, ce qui n'est pas nécessairement justifié puisque le réémaillage donne un excellent résultat peu importe l'état d'origine de la baignoire et que le prix, qui est fixe, ne dépend pas de celui-ci. Avec ce traitement, n'importe quelle baignoire, même percée par la rouille, redeviendra comme neuve! Ce n'est pas toujours le cas, mais en ce qui concerne les accessoires de plomberie, l'achat de matériaux recyclés permet d'économiser. Un bain sur pattes neuf, en acrylique, se détaille à 1000$ environ. L'achat d'une baignoire antique, auquel s'ajouteront les coûts associés à un réémaillage professionnel en usine (les traitements qui sont faits à domicile, par des professionnels ou par soi-même, ne sont pas de grande qualité) et à une peinture extérieure en cabine ne devraient pas dépasser 750$.

En ce qui nous concerne, nous avons prévu peindre l'extérieur de la baignoire nous-mêmes. Quant à l'intérieur, nous sommes encore ambivalents. L'intérieur de notre baignoire adorée est étonnamment très propre, si bien que nous pensons être en mesure de le blanchir presque entièrement avec du peroxyde d'hydrogène. Nous tenterons l'expérience très bientôt et verrons alors si un réémaillage s'impose. Si nous pouvons nous l'épargner, c'est près de 900$ que nous aurons économisés!

Nous avons été très déçus de constater que la robinetterie (d'origine, sans doute) qui venait avec la baignoire était défectueuse : elle coule, ce qui explique, d'ailleurs, la présence du seau sur la photo. Pour la rendre fonctionnelle, Georges a du la trafiquer. Nous sommes parvenus à dénicher un robinet quasi-identique et l'avons commandé en ligne pour moins de 100$. Il vient d'ailleurs tout juste d'arriver par la poste!

Jamais nous n'avons eu de baignoire aussi confortable... c'est vraiment malade! Prendre un bain n'aura jamais été aussi relaxant, d'autant plus que l'expérience permet également d'admirer la lune par le puits de lumière situé juste au dessus. Ce sont ces petits moments qui nous aident à nous rappeler pourquoi nous nous sommes lancés dans une aventure de cette envergure et qui, déjà, commencent à nous récompenser pour tous nos efforts.

Nous n'avons pas encore beaucoup de prises électriques, dans la maison, et à peu près aucun luminaire. Pour éclairer le rez-de-chaussée, nous avons donc installé des spots de chantier au centre de la poutre qui le traverse. Georges avait acheté ces derniers pour trois fois rien dans une vente de garage l'été dernier. Ils ont servi tout au long de la construction et sont encore fort utiles. J'ai bien hâte, cependant, de les ranger pour de bon!


À l'étage, trois ampoules suspendues éclairent le corridor. Une petite lampe sur pied, que l'on déplace de pièce en pièce selon les besoins, fournit un éclairage d'appoint.

C'est une petite chaufferette suspendue à l'étage, enfin, qui assure notre confort thermique. Le plancher radiant du sous-sol permet déjà d'obtenir un certain confort et cette chaufferette le complète. Nous avons ainsi pu nous chauffer sans difficulté, même en ce mois de février le plus froid de l'histoire! Nous aurons finalement traversé tout l'hiver sans foyer de masse!


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