lundi 8 décembre 2014

Pose du revêtement extérieur

Georges a commencé à poser le revêtement extérieur de notre maison aujourd'hui. Considérant le peu de temps dont nous disposons avant notre déménagement et l'imposante charge de travail qui reste à accomplir, cette étape, dont les visées ne sont en apparences qu’esthétiques, ne paraît pas être prioritaire... et pourtant elle l'est! Dans notre cas, il est en effet nécessaire de poser le revêtement avant d'installer les fenêtres. Et nous n'avons pas trop envie, bien sûr, de traverser l'hiver avec un polythène en guise de fenêtre ainsi que l'a courageusement fait une famille d'autoconstructeurs que nous connaissons... et dont le père a construit lui-même les fenêtres de la maison, une à une, bien patiemment.

Quelle est la logique derrière tout ça? Eh bien voilà : le bas de nos fenêtres est plus large que les ouvertures brutes pratiquées dans la charpente. Les tablettes de nos fenêtres sont en effet dotées de deux «oreilles» qui doivent absolument être clouées sur le parement extérieur. Si nous avions choisi un parement horizontal, nous n'aurions pas eu ce souci. Dans le cas présent, si nous posions nos fenêtre maintenant, sans d'abord avoir posé le parement, il faudrait les retirer au printemps, poser le revêtement, puis réinstaller les fenêtres. On s'évite donc beaucoup de trouble en respectant l'ordre logique des travaux. Georges pourra en outre poser de façon permanente les sorties de hotte et de sécheuse, la prise d'échangeur d'air, les prises électriques et les robinets extérieurs.

Avant de poser le revêtement, il fallait préparer nos murs extérieurs à l'accueillir. La Maison Allie n'est pas droite du tout! Un exemple : le haut du pignon Sud est plus creux de 6 pouces par rapport à sa base. Ce genre de décalage se retrouve sur tous les murs et pignons de la maison. Sans «shim», la maison aurait vraiment eu l'air tout croche. Ce travail préparatoire, et invisible, a demandé autant, sinon plus de temps encore, que la pose du revêtement en soi : deux jours pour le pignon et le mur Sud seulement! Si vous vous demandiez à quoi Georges consacrait son temps dernièrement, vous avez là une partie de la réponse.

Depuis le début du projet, nous étions certains de vouloir revêtir la maison de planches verticales. Au départ, nous souhaitions utiliser des planches qui ont «la forme de l'arbre» (l'expression est de Michel qui semble être le seul à la connaître et à l'employer), ainsi qu'on le faisait autrefois. Qu'est-ce que c'est? Imaginez un arbre entier qui, après avoir été coupé, est scié en tranches sur la longueur. Ces tranches sont ensuite délignées de manière à retirer l'écorce de chaque côté, sans plus. Les planches obtenues ne sont donc pas droites, mais plutôt trapézoïdales : elles sont en effet plus larges à une extrémité (celle de la base de l'arbre) qu'à l'autre (celle de la cime). Les revêtements de planches qui ont la «forme de l'arbre» semblent joliment danser! Nous aimons beaucoup cet effet qui respecte le style ancestral et parait plus naturel, moins usiné. Cette façon de faire est en outre écolo puisqu'elle minimise les pertes.

Nous avons fait de nombreux appels pour découvrir que ce type de planches ne semble être disponible nulle part. Les scieries que nous avons contactées ont mis du temps à comprendre notre demande (des planches qui ont «la forme de l'arbre», vous dites?), puis nous ont expliqué ne pas disposer de la machinerie qui permettrait de produire ces planches. Nous aurions pu demander à une scierie de nous couper très simplement des tranches d'arbres mais il aurait alors fallu les déligner nous-mêmes avant de les embouveter. Ça commençait à faire pas mal de travail. Michel nous a parlé d'un gars, en Beauce, qui aurait pu le faire ce travail pour nous mais nous avons entre temps entendu parler d'une autre option, plus simple et tout aussi intéressante, bien que différente, et nous n'avons pas cru bon poursuivre cette piste. 

Nous avons finalement fait affaire avec Trèd'si, une entreprise de la région (Westbury) qui se spécialise dans la récupération de bois traité. Elle récupère notamment les poteaux électriques et téléphoniques qui sont démantelés aux quatre coins de la province. Le bois que nous leur avons acheté provient de poteaux électriques massifs ayant été rapatriés du Grand Nord. Contribuer à la revalorisation des forêts décimées? Chouette! D'autant plus qu'il nous aurait été autrement impossible de mettre la main sur du bois d'une telle qualité à un prix si abordable. Notre revêtement est fait de cèdre rouge de l'Ouest, un bois mou, léger et qui, au contraire du pin, ne pourrit pas. Nous avons commandé des planches d'une épaisseur d'un pouce (ce qui est plutôt épais pour du revêtement) et de largeurs variables : 6, 8, 10 et 12 pouces. Georges les pose à peu près aléatoirement, en s'assurant cependant de de placer les plus étroites à côté des plus larges afin de faire ressortir le contraste. L'effet obtenu rappelle les revêtements de planches verticales d'antan, la «forme de l'arbre» en moins. Ça danse... mais juste un peu!

Fait à noter : ce bois a jadis été traité à la créosote lors de son usage premier. Il s'agit d'un traitement de surface qui n'a rien à voir avec le traitement en profondeur (celui qui donne une teinte verdâtre au bois) l'on réserve généralement aux poteaux de téléphone ou au bois de patio. La partie de notre bois ayant été traitée a été retirée par Trèd'si. Notre bois est donc techniquement sain.

Les planches nous ont été livrées mercredi dernier. Georges a dès lors embouveté chacune d'elle sur ses deux côtés. Cette tâche a exigé deux jours de son temps. Voyez un peu la quantité de planches :



La pose a officiellement débuté ce matin. Georges a eu de l'aide aujourd'hui, et il en aura encore demain. Jusqu'à présent, l'opération se passe super bien. Admirez :


Il serait possible de laisser grisonner le cèdre, qui n'exige aucun traitement. Ce n'est cependant pas notre intention. Les planches seront éventuellement teintes en blanc (qui rappela le chaulage de l'époque - l'application de lait de chaux en tant que telle devant être répétée année après année, un entretien dont nous n'avons pas envie) dans un avenir plus ou moins lointain. Ce n'est évidemment pas notre priorité. Nous aimons beaucoup la rougeur actuelle du bois... alors aussi bien en profiter pendant un temps!!

Si tout va bien, le revêtement devrait être complété d'ici la fin de la semaine. Les fenêtres nous seront livrées la semaine prochaine. Nous avons tellement hâte de les voir!

1 commentaire:

  1. Comme solution pour un revêtement extérieur de votre maison, vous avez bien fait le choix d'un revêtement en bois qui t'a demandé du temps et de l’organisation.
    Le bois est un matériau vivant, qui répond aux variations de l’humidité ambiante. Il est cependant possible de préserver toutes ses qualités de durabilité, en le mettant en œuvre intelligemment.

    Stephy | revêtement extérieur Isolex .

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