La semaine qui vient de se terminer a été entièrement consacrée à l'isolation de notre toit, une étape qui a demandé beaucoup plus de temps que prévu... et qui est pourtant loin d'être terminée! Alors que nous pensions l'achever cette semaine, nous n'avons finalement pu n'en compléter que la moitié. Et pourtant, Georges a eu de l'aide. Nous avons en effet embauché un employé pour l'aider, ce que nous n'avions pas prévu au départ. Deux raisons ont motivé cette décision.
Nous avons vraiment très hâte, d'une part, que la maison soit enfin fermée! Nous souhaitons ainsi la protéger des violentes pluies d'automne et du froid qui se montrera très rapidement le bout du nez (quoiqu'on annonce une petite canicule cette semaine!). Afin d'accélérer le processus, nous avons donc cru bon demander un petit coup de pouce.
D'autre part, Georges a vite compris que les travaux sur le toit n'allaient pas être de tout repos! La pente du toit (à 45 degrés) est particulièrement raide. Depuis le début des travaux, jamais il ne s'est plaint de l'effort à fournir bien qu'il travaille chaque jour très fort. Vous devriez voir ses muscles! :-) Cette semaine, cependant, il est fatigué. Il a en outre les jambes et les bras endoloris.
Si les travaux n'ont pas avancé aussi rapidement que nous l'aurions souhaité, c'est entre autres parce que la mise au niveau du toit a exigé beaucoup de temps. Notre toit, en effet, n'était pas plat du tout! Le bois de la charpente ancestrale ayant travaillé avec le temps, notre corniche n'était aucunement horizontale. Par conséquent, à chaque endroit où les 2x4 verticaux et les 2x3 horizontaux se croisent sur la structure de bois construite sur les cœurs de porte, un «shim» constitué de plusieurs épaisseurs de contreplaqué ou de bardeaux à cointer a été installé. Des mesures ont du êtres prises pour chacun d'entre eux. On le voit bien sur la photo qui suit.
Vers la fin de la semaine, quand Georges a compris que l'isolation de la maison lui demanderait encore bien du temps, il a décidé de suspendre cette opération afin de recouvrir toute la maison de polythène. C'était désormais nécessaire puisque de gros orages sont attendus dans les jours qui viennent. Notre maison est enfin tout à fait protégée de la pluie! Cette étape non plus n'a pas été aisée. Respect, Christo!
L'isolation de l'un des versants du toit est maintenant tout à fait complétée. Il ne reste plus qu'à y faire gicler de l'uréthane afin de le sceller. Comme Georges n'aura pas d'aide pour isoler le second versant, nous pouvons estimer qu'une semaine sera nécessaire pour terminer ce travail. Si la météo est de notre côté, Monsieur Uréthane devrait passer le 10 septembre.
Cette semaine, les travaux seront au ralenti puisque Georges prendra congé demain (c'est férié pour tout le monde!) et qu'il passera ensuite quelques jours aux États-Unis pour le travail. Bien qu'il soit officiellement en congé parental jusqu'en janvier, il a généreusement accepter d'aller superviser l'installation d'un équipement de coupe en Iowa. Je vais m'ennuyer!
dimanche 31 août 2014
lundi 25 août 2014
Enfin, on isole!
Depuis la publication de notre dernier article, nous avons procédé au grand nettoyage de la charpente. Cette étape a été beaucoup plus longue que nous l'avions prévu. Elle a en effet exigé trois jours à temps plein et en aurait sans doute demandé un de plus si Antoine ne nous avait pas généreusement donné un coup de main.
Avec un arrosoir de jardin, Georges a aspergé la maison (de l'intérieur seulement) d'un mélange constitué à 50% de Technikem et à 50% d'eau. Le Technikem, un shampooing à moteur biodégradable (caractéristique essentielle!), nous avait été conseillé par Michel. Et il a tout à fait rempli ses promesses! Après avoir inondé les pièces de bois, Georges les a ensuite frotté une à une avec une brosse à plancher avant de les rincer avec une laveuse à pression… plusieurs fois! Certains recoins de la maisons ont en effet du être rincés jusqu'à huit fois! Il a plu toute la semaine mais pour une fois, ça ne nous embêtait aucunement! Georges était de toute manière détrempé de la tête aux pieds!
Il est assez difficile de rendre compte du résultat en images. Voici un petit avant/après à la Canal Vie qui vous aidera à le visualiser.
Avant :
Après :
Et c'est tellement plus beau en vrai! Ce n'est cependant pas le look définitif que nous souhaitons obtenir. Il nous reste encore à combler le vide entre les pièces avec un mortier naturel (à base d'argile et de fibres de lin), à sabler légèrement les pièces afin d'enlever la fine mousse de bois blanche qui s'est formée lors du nettoyage à pression et à saponifier les pièces. La cire saponifiée est un mélange d'eau chaude, de cire d'abeille blanchie, de savon de Marseille et de carbonate de potassium. Elle permettra d'enrichir encore davantage la chaude couleur du bois et de nourrir le bois. Ces trois étapes ne seront complétées que lorsque nous aurons emménagés dans la maison. Ce seront peut-être même les dernières!
Comme vous avez pu le constater sur la photo précédente, Georges a également découpé les quatres ouvertures qui accueilleront nos puits de lumière. Jusqu'au tout dernier instant, nous avons discuté de la quantité et de la taille des puits de lumières souhaitées. Finalement, nous avons décidé d'en mettre un dans chacune des pièces de l'étage (trois chambres et une salle de bains). Au contraire des puits de lumière des chambres, qui seront fixes, celui de la salle de bains s'ouvrira - il s'agit en effet de la seule fenêtre de cette pièce. Nous avons eu un plaisir fou à nous étendre sur le plancher à l'endroit où nous prévoyons mettre notre lit et à observer le ciel à travers cette ouverture en rêvant des étoiles que nous pourrons y admirer chaque nuit. Edmond et Louise pourront en faire autant dans leurs chambres respectives... le jour où ils se décideront à les habiter!
Pour vous donner une petite idée de l'emplacement des puits, voici une photo prise de l'extérieur. À gauche, celui de la chambre de Louise, à droite, celui de notre chambre.
Parce qu'elles font bien souvent tout le charme des maisons d'antan, nous avons longtemps envisagé construire des lucarnes sur au moins l'un des deux versants du toit. Nous y tenions beaucoup mais deux raisons nous ont finalement découragés de le faire.
Lorsque Georges a dessiné la première version de notre plan en 3D, il s'est aperçu que si nous voulions qu'elles soient distribuées harmonieusement sur le toit, les lucarnes arriveraient au beau milieu des pannes (que Michel appelle quant à lui des «perchaudes»). Puisqu'une image vaut mille mots, je vous offre cette image en guise de définition :
La perchaude est la longue pièce de bois diagonale qui traverse le toit de part en part. Il y en a une par versant. Elles servent à soutenir les fermes de toit pendant la construction de la maison. Une fois que les planches de toit sont installées, elles n'ont cependant plus d'utilité. Si nous avions voulu construire deux ou trois lucarnes sur un même versant de toit, il aurait nécessairement fallu découper ces perchaudes. Ce n'aurait pas été un problème sur le plan structurel... mais sur le plan éthique, si! :-) Nous avions en effet beaucoup de mal à nous résigner à «charcuter» la maison. Ces perchaudes ajoutent tant de caractère à notre toit! Tout au long de la conception de nos plans, nous avons aimé jongler avec les contraintes que présentait notre charpente (et les avons quelquefois maudites, bien sûr).
C'est pour alléger notre budget fenêtres et nous simplifier la vie que nous avons également décidé d'abandonner notre projet de lucarnes. Michel estime qu'une lucarne, sans la fenêtre qui la complète, représente un investissement d'environ 5 000$! Ouf! Évidemment, ce prix comprend la main d’œuvre que nous aurions pu nous épargner si Georges les avaient construites lui-mêmes. Mais quel casse-tête! Notre ami P.-O., qui a construit les siennes (avec brio!), nous a confirmé que nous nous épargnions bien du trouble en les remplaçant par des puits de lumière. Les siennes lui ont donné beaucoup de fil à retordre.
Georges a ensuite retiré le plancher temporaire de l'étage. Les panneaux de contreplaqués qui le constituaient seront bientôt posés sur notre toit (Georges y installera le bardeau). La prochaine fois qu'un plancher sera apposé à cet endroit, ce sera du beau madrier de pin ancestral… Avant de ce faire, Georges devra néanmoins remettre son imperméable et nettoyer tout ce bois! En attendant, nous profitons de la vue. Il n'y a pas à dire, la maison ainsi ouverte, est majestueuse! Cette beauté se laisse difficilement capturer. La photo suivante ne lui rend aucunement justice :
En parallèle de tous ces travaux, notre électricien est venu poser le panneau électrique dans notre sous-sol. Nous utilisons cependant encore notre branchement temporaire car les gars d'Hydro-Québec ne sont pas encore passés installer un fil qui relie le poteau électrique de la rue à celui qui, sur notre terrain, assure la transition entre le filage aérien et sous-terrain. Comme notre maison est située à plus de 100 pieds du chemin, il nous fallait en effet installer un poteau électrique intermédiaire sur notre terrain. Pour des raisons esthétiques, nous avons décidé que les derniers 30 pieds de filage soient sous-terrains. La tranchée de la conduite d'eau du puits artésien étant déjà creusée, ce petit caprice n'occasionnait que peu de frais supplémentaires. Hydro-Québec devrait passer dans les jours qui viennent afin de compléter le filage.
Ce matin, Georges, aidé de François, a commencé à isoler le toit. Les deux gars ont d'abord posé un papier kraft afin que le coeur de porte ne soit pas visible de l'intérieur de la maison à travers les fentes qui séparent les planches de toit. Sur la photo suivante, on voit bien que ça fait toute une différence. Il y a du papier kraft à droite et il n'y en a pas à gauche.
Georges et François ont ensuite posé une membrane de polythène pare-vapeur. Enfin, ils ont commencé à installer le coeur de porte. Nous avons choisi d'en poser deux couches. Georges construira sur ces dernières une structure de bois qui accueillera trois pouces d'uréthane giclé supplémentaire. Ainsi, notre toit sera bien étanche et nous aurons une isolation totale de R44. À titre indicatif, la norme Novo-Climat 1.0 est de R41 tandis que la 2.0 est de R58.
Nous vous expliquerons bientôt, dans un autre article, les interminables discussions qui nous ont conduits à choisir d'isoler entièrement notre maison avec du coeur de porte.
mardi 12 août 2014
De menus travaux
Mardi dernier, Steve et son frère nous ont quittés. Le lendemain, Michel nous quittait à son tour. Avant de partir, les gars ont apporté quelques dernières modifications au carré de pièces et terminé de poser les planches de pignon. Voici notre charpente, entièrement remontée :
Après leur départ, Georges s'est donc de nouveau retrouvé seul sur le chantier. Il avait toute une série de menus travaux à accomplir avant de passer à l'étape suivante - l'isolation, par l'extérieur, du toit et des murs. Ces derniers l'occupent depuis une semaine et sont prévus à l'agenda pour encore quelques jours.
Parce que nous n'avions pas suffisamment de pièces pour compléter notre carré, il a fallu user de stratégie afin de ne pas laisser de trous visibles dans la charpente. La photo qui suit montre les deux endroits où Georges a comblé le vide en créant un mur en 2X4, lesquels seront éventuellement recouverts de planches verticales. Sous la grande fenêtre, à gauche, un comptoir de cuisine permettra de cacher ce mur de charpente plus traditionnel, tandis que le trou vertical de gauche sera dissimulé à l'intérieur de notre «walk-in» garde-manger.
Georges et moi avons ensuite passé une journée presque complète à tracer au sol, avec du ruban à peinture, les divisions des pièces que nous avions dessinées sur la version la plus récente de notre plan et à discuter du «feeling» que nous éprouvions à nous imaginer habiter ces pièces. Notre chambre sera-t-elle suffisamment grande? Nous cognerons-nous la tête sur la pente du toit en nous glissant dans notre bain? Nous souhaitions confirmer nos choix avant de découper, dans les planches du toit, les ouvertures qui accueilleront nos fenêtres.
Georges a ensuite pratiqué quatre ouvertures dans les planches de pignons. Nous avons choisi de conserver la taille et l'emplacement des ouvertures originales de la maison bien qu'aucune des fenêtres qui les ont jadis remplies ne soit réutilisable (elles sont beaucoup trop abîmées). Les proportions nous semblaient en effet parfaites. Nous avions d'abord souhaité les agrandir mais nous sommes rapidement aperçu que le résultat n'allait pas être harmonieux. Les fenêtres de l'étage sont à peine 10% plus petites que les fenêtres du rez-de-chaussée mais cela fait toute la différence. Comme nous l'a fait remarquer Michel, le fait d'avoir de plus petites fenêtres à l'étage «donne de l'élan» au toit. Voilà un autre excellent conseil que nous a partagé ce «vieux singe» auto-proclamé!
Il ne reste plus à Georges qu'à découper des ouvertures pour les puits de lumière. Nous devons d'abord confirmer la quantité de puits que l'on souhaite (4 ou 5) et la taille de ces derniers. Nous avons deux jours pour y réfléchir.
Parmi les menus travaux qui l'ont occupé cette semaine, Georges a solidifié la charpente. Il a ajouté des supports de métal à l'extérieur de la charpente pour éviter que les pièces qui ont une longue portée (au dessus des grandes fenêtres) ne «fassent la banane». Il a également ajouté des clous de charpente et de longs tire-fonds aux quatre coins de la maison pour éviter que les queues d’aronde ne bougent.
Lui et moi (enfin, je contribue - merci à Bertrand, Diane, Alain et Nathalie qui ont pris soin de notre cher Edmond pendant ce temps!) avons ensuite retiré tous les clous et les étiquettes de numérotation qui constellaient la charpente. Nous avons récupéré une demi-chaudière de clous à têtes carrées qui nous permettront éventuellement de combler les trous de vis de nos planchers. C'est un petit détail qui fera toute la différence. Bien entendu, nous avons piqué cette dernière idée à Michel.
Le même jour, nous avons enlevé toute l'écorce qui subsistait sur les pièces. C'était une étape agréable, l'odeur très aiguisée de la pruche se libérant en même temps que nous dépouillions les pièces. Mmm! Nous souhaitions, par cette petite attention, éviter d'obtenir un look final de style chalet en bois rond, éviter également que cette écorce ne tombe par elle-même plus tard. Le résultat est plaisant à l'oeil. Il y a ainsi un peu moins de textures sur les murs. Dans notre maison qui en contient déjà beaucoup, cela fait une belle différence.
Lundi prochain, Georges commencera l'isolation de la toiture. Avant, il lui faudra nettoyer la charpente avec un dégraisseur puis y appliquer du borax (afin de repousser une éventuelle vermine). Et, en guise de dernière tâche, mais non la moindre, il lui reste encore à délaminer l'immense pile de coeurs de porte qui lui servira à isoler toute la maison.
dimanche 3 août 2014
Pontage du toit
Les deux dernières journées de travail (jeudi et vendredi) ont été principalement consacrées au pontage du toit, lequel serait probablement déjà complété s'il n'avait fallu trouver jeudi un plan B pour décharger le cœur de porte que Georges, Louise et moi étions allés chercher à Montréal la veille. Lorsque Georges s'est aperçu que le camion de déménagement qu'il avait loué pour l'occasion ne pouvait entrer dans notre cour (dont la pente est assez raide), il a fallu trouver une solution qui nous permettrait de décharger sans trop d'effort ces 8 tonnes d'isolant!
Steve a eu l'excellente idée d'emprunter le tracteur d'un ami. Deux heures ont été nécessaires pour aller chercher le dit tracteur chez Dominic (merci!!) et pour le préparer. Georges, Michel, Steve et Dominic ont ensuite déchargé la cargaison en cinq heures. Nous avons maintenant tous les panneaux dont nous aurons besoin pour isoler le carré de pièces et la toiture. Nul besoin de retourner à Montréal!
Un conseil à l'usage des autoconstructeurs du futur : si vous choisissez d'isoler votre maison avec du coeur de porte, de grâce, faites le livrer chez vous, idéalement par un camion équipé d'une petite grue! Ça vous coûtera à peine plus cher que si vous alliez le chercher vous-mêmes et vous sauverez un temps fou! Ne gaspillez pas votre précieuse énergie!
En dépit de cet imprévu, l'équipe, qui comptait un joueur de moins cette semaine (le frère de Steve étant en vacances), a été terriblement efficace. Merci aux deux J-S (Jean-Sébastien et Jean-Samuel) qui sont venus donner nous donner un grand coup de main! Comme le montre bien les photos suivantes, le pontage du toit avance à grands pas (et devrait être terminé lundi) :
Avant de procéder au pontage du toit, il a également fallu poser et réparer les sablières. Quand on travaille avec une maison qui a 150 ans, il n'est pas très étonnant de trouver quelques traces de pourriture à certains endroits. C'était notamment le cas sous les quatre fenêtres des pignons, à l'étage. Michel a donc retiré, à la scie à chaine et au ciseau à bois, tout le bois pourri. Il a ensuite découpé dans une planche (choisie dans notre lot de bois), un morceau de bois destiné à remplir la cavité creusée. Voici un exemple de réparation :
Nous aimons beaucoup ces cicatrices. Pour nous, il n'est pas utile de cacher qu'il y a eu réparation. C'est l'histoire de la maison. Les traces de ces réparations vont par ailleurs beaucoup moins paraître quand la charpente aura été nettoyée et dégraissée.
Considérant l'âge de la maison, il est très étonnant de constater combien il y a peu de pièces pourries. En général le bois est très sain. Quand on découpe une pièce, le bois que l'on découvre à l'intérieur parait neuf. À peine un dixième de millimètre sous la surface du bois coloré par le temps, on trouve ceci :
Après tout cela, le pontage du toit a enfin pu commencer. Les planches de toit sont ce que l'on appelle de la «planche de croûte». Elles sont le résultat de la coupe brute d'un tronc d'arbre : les deux côtés, sur la longueur, ne sont donc pas tout à fait droits et possèdent parfois encore leur écorce (mais pas dans notre cas). Par ailleurs, la largeur de la planche varie d'une extrémité à l'autre, puisque le diamètre du tronc rapetisse de la base à la cime de l'arbre. Comme une image vaut mille mots, voici une photo prise lors du démontage de la charpente. On y voit bien que les planches «ont la forme de l'arbre» comme dit Michel.
Nous avions le choix d'utiliser les planches telles quelles ou de les déligner, une opération qui permet d'en éliminer les inégalités. Pour des raisons purement esthétiques, nous avons opté pour la deuxième option. Michel a donc scié les planches de manière à ce que leurs deux côtés soient droits. L'espace qui les sépare les unes des autres est ainsi réduit au minimum. Quelques minces filets de lumière percent néanmoins le toit :
Avant de recouvrir les planches de toit d'un pare-vapeur (en polythène transparent), nous allons sans doute ajouter une couche de papier kraft ou de papier goudronné, à moins que l'on ne trouve une meilleure alternative d'ici là. De la sorte, nous nous assurerons de ne pas voir le cœur de porte (blanc, si on conserve le métal) à travers ces minces fentes.
En plus de déligner les planches, Michel s'assure de les agencer de façon cohérente et esthétique. Pour ce faire, il pose, en alternance, des planches plus étroites (à partir de 10 pouces) et des planches plus larges (jusqu'à 20 pouces) de manière à mettre en valeur les plus grosses d'entre elles. Ainsi distribuées, ces dernières ont ainsi l'air plus massives encore! Michel agence également les planches en fonction de la variété de leurs teintes. Les planches du grenier, chauffées par la chaleur intense du soleil d'été, sont par exemple plus foncées tandis que d'autres ont été «torréfiées» par leur exposition plus ou moins grande (selon l'emplacement qu'elles avaient dans la maison) à la fumée du foyer. En fonction des divisions intérieures que l'on projette, Michel sélectionne donc pour chaque pièce des planches d'une même couleur.
Sur la photo qui suit, on aperçoit des planches triées par Michel. Les deux piles de gauche sont d'une certaine couleur, les deux de droite un peu plus pâle. C'est assez subtil! À l'avant-plan, on voit l'endos de ces planches (côté extérieur). Lorsque nous procéderons au nettoyage et au dégraissage de la maison (c'est l'une des prochaines étapes), le bois révélera enfin sa vraie couleur!
En délignant les planches, nous obtenons bien sûr un manque à gagner : nous n'avons plus assez de planches pour couvrir tout le toit! Pour compléter le travail, nous allons donc nous servir d'une partie des planches de revêtement extérieur en planches verticales d'origine qui nous a été remis à l'achat de la maison.
Ce qu'il y a de fascinant, dans cette étape, c'est qu'il s'agit déjà de finition bien que l'on soit encore au tout début des travaux!
Steve a eu l'excellente idée d'emprunter le tracteur d'un ami. Deux heures ont été nécessaires pour aller chercher le dit tracteur chez Dominic (merci!!) et pour le préparer. Georges, Michel, Steve et Dominic ont ensuite déchargé la cargaison en cinq heures. Nous avons maintenant tous les panneaux dont nous aurons besoin pour isoler le carré de pièces et la toiture. Nul besoin de retourner à Montréal!
Un conseil à l'usage des autoconstructeurs du futur : si vous choisissez d'isoler votre maison avec du coeur de porte, de grâce, faites le livrer chez vous, idéalement par un camion équipé d'une petite grue! Ça vous coûtera à peine plus cher que si vous alliez le chercher vous-mêmes et vous sauverez un temps fou! Ne gaspillez pas votre précieuse énergie!
En dépit de cet imprévu, l'équipe, qui comptait un joueur de moins cette semaine (le frère de Steve étant en vacances), a été terriblement efficace. Merci aux deux J-S (Jean-Sébastien et Jean-Samuel) qui sont venus donner nous donner un grand coup de main! Comme le montre bien les photos suivantes, le pontage du toit avance à grands pas (et devrait être terminé lundi) :
Avant de procéder au pontage du toit, il a également fallu poser et réparer les sablières. Quand on travaille avec une maison qui a 150 ans, il n'est pas très étonnant de trouver quelques traces de pourriture à certains endroits. C'était notamment le cas sous les quatre fenêtres des pignons, à l'étage. Michel a donc retiré, à la scie à chaine et au ciseau à bois, tout le bois pourri. Il a ensuite découpé dans une planche (choisie dans notre lot de bois), un morceau de bois destiné à remplir la cavité creusée. Voici un exemple de réparation :
Nous aimons beaucoup ces cicatrices. Pour nous, il n'est pas utile de cacher qu'il y a eu réparation. C'est l'histoire de la maison. Les traces de ces réparations vont par ailleurs beaucoup moins paraître quand la charpente aura été nettoyée et dégraissée.
Considérant l'âge de la maison, il est très étonnant de constater combien il y a peu de pièces pourries. En général le bois est très sain. Quand on découpe une pièce, le bois que l'on découvre à l'intérieur parait neuf. À peine un dixième de millimètre sous la surface du bois coloré par le temps, on trouve ceci :
Après tout cela, le pontage du toit a enfin pu commencer. Les planches de toit sont ce que l'on appelle de la «planche de croûte». Elles sont le résultat de la coupe brute d'un tronc d'arbre : les deux côtés, sur la longueur, ne sont donc pas tout à fait droits et possèdent parfois encore leur écorce (mais pas dans notre cas). Par ailleurs, la largeur de la planche varie d'une extrémité à l'autre, puisque le diamètre du tronc rapetisse de la base à la cime de l'arbre. Comme une image vaut mille mots, voici une photo prise lors du démontage de la charpente. On y voit bien que les planches «ont la forme de l'arbre» comme dit Michel.
Nous avions le choix d'utiliser les planches telles quelles ou de les déligner, une opération qui permet d'en éliminer les inégalités. Pour des raisons purement esthétiques, nous avons opté pour la deuxième option. Michel a donc scié les planches de manière à ce que leurs deux côtés soient droits. L'espace qui les sépare les unes des autres est ainsi réduit au minimum. Quelques minces filets de lumière percent néanmoins le toit :
Avant de recouvrir les planches de toit d'un pare-vapeur (en polythène transparent), nous allons sans doute ajouter une couche de papier kraft ou de papier goudronné, à moins que l'on ne trouve une meilleure alternative d'ici là. De la sorte, nous nous assurerons de ne pas voir le cœur de porte (blanc, si on conserve le métal) à travers ces minces fentes.
En plus de déligner les planches, Michel s'assure de les agencer de façon cohérente et esthétique. Pour ce faire, il pose, en alternance, des planches plus étroites (à partir de 10 pouces) et des planches plus larges (jusqu'à 20 pouces) de manière à mettre en valeur les plus grosses d'entre elles. Ainsi distribuées, ces dernières ont ainsi l'air plus massives encore! Michel agence également les planches en fonction de la variété de leurs teintes. Les planches du grenier, chauffées par la chaleur intense du soleil d'été, sont par exemple plus foncées tandis que d'autres ont été «torréfiées» par leur exposition plus ou moins grande (selon l'emplacement qu'elles avaient dans la maison) à la fumée du foyer. En fonction des divisions intérieures que l'on projette, Michel sélectionne donc pour chaque pièce des planches d'une même couleur.
Sur la photo qui suit, on aperçoit des planches triées par Michel. Les deux piles de gauche sont d'une certaine couleur, les deux de droite un peu plus pâle. C'est assez subtil! À l'avant-plan, on voit l'endos de ces planches (côté extérieur). Lorsque nous procéderons au nettoyage et au dégraissage de la maison (c'est l'une des prochaines étapes), le bois révélera enfin sa vraie couleur!
En délignant les planches, nous obtenons bien sûr un manque à gagner : nous n'avons plus assez de planches pour couvrir tout le toit! Pour compléter le travail, nous allons donc nous servir d'une partie des planches de revêtement extérieur en planches verticales d'origine qui nous a été remis à l'achat de la maison.
Ce qu'il y a de fascinant, dans cette étape, c'est qu'il s'agit déjà de finition bien que l'on soit encore au tout début des travaux!
vendredi 1 août 2014
Une maison bien vivante!
En remontant notre carré de maison, Georges est tombé sur un poteau de bois dont la mortaise (le creux destiné à accueillir le tenon) était remplie d'un amalgame de petits grains foncé et nauséabond qui ressemblait à ça :
Il a d'abord cru qu'il s'agissait de pourriture ou de petits insectes avant que Michel ne lui explique qu'il s'agissait en fait de graines de lin! Ces graines, qui ont sans doute été entreposées dans le grenier de la maison du temps où ces derniers portaient bien leur nom, ont probablement débordé sur le pourtour du plancher avant de tomber dans les mortaises des colonnes jusqu'au plancher du rez-de-chaussée! Selon Michel, ces graines sont centenaires puisque le grenier a changé de vocation autour de 1900, devenant alors habitable.
Un smoothie ancestral, ça vous dit?
Il est étonnant de constater à quel point les grains se sont bien conservés... et sont encore bien vivants! Il serait en effet possible, semble-t-il, de les semer et de cultiver notre lin! Michel a d'ailleurs raconté à Georges qu'un agriculteur des Cantons-de-l'Est lui a un jour demandé de réserver à son intention les grains d'avoine ancestraux que son métier pourrait l'amener à dénicher. Il avait en effet le projet de cultiver de l'avoine bio et non modifiée!
Et ce n'est pas la seule trace de vie que nous a réservée notre lot de bois! Nous y avons également trouvé un nid de souris abandonné!
Il a d'abord cru qu'il s'agissait de pourriture ou de petits insectes avant que Michel ne lui explique qu'il s'agissait en fait de graines de lin! Ces graines, qui ont sans doute été entreposées dans le grenier de la maison du temps où ces derniers portaient bien leur nom, ont probablement débordé sur le pourtour du plancher avant de tomber dans les mortaises des colonnes jusqu'au plancher du rez-de-chaussée! Selon Michel, ces graines sont centenaires puisque le grenier a changé de vocation autour de 1900, devenant alors habitable.
Un smoothie ancestral, ça vous dit?
Il est étonnant de constater à quel point les grains se sont bien conservés... et sont encore bien vivants! Il serait en effet possible, semble-t-il, de les semer et de cultiver notre lin! Michel a d'ailleurs raconté à Georges qu'un agriculteur des Cantons-de-l'Est lui a un jour demandé de réserver à son intention les grains d'avoine ancestraux que son métier pourrait l'amener à dénicher. Il avait en effet le projet de cultiver de l'avoine bio et non modifiée!
Et ce n'est pas la seule trace de vie que nous a réservée notre lot de bois! Nous y avons également trouvé un nid de souris abandonné!
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