dimanche 3 août 2014

Pontage du toit

Les deux dernières journées de travail (jeudi et vendredi) ont été principalement consacrées au pontage du toit, lequel serait probablement déjà complété s'il n'avait fallu trouver jeudi un plan B pour décharger le cœur de porte que Georges, Louise et moi étions allés chercher à Montréal la veille. Lorsque Georges s'est aperçu que le camion de déménagement qu'il avait loué pour l'occasion ne pouvait entrer dans notre cour (dont la pente est assez raide), il a fallu trouver une solution qui nous permettrait de décharger sans trop d'effort ces 8 tonnes d'isolant!

Steve a eu l'excellente idée d'emprunter le tracteur d'un ami. Deux heures ont été nécessaires pour aller chercher le dit tracteur chez Dominic (merci!!) et pour le préparer. Georges, Michel, Steve et Dominic ont ensuite déchargé la cargaison en cinq heures. Nous avons maintenant tous les panneaux dont nous aurons besoin pour isoler le carré de pièces et la toiture. Nul besoin de retourner à Montréal!


Un conseil à l'usage des autoconstructeurs du futur : si vous choisissez d'isoler votre maison avec du coeur de porte, de grâce, faites le livrer chez vous, idéalement par un camion équipé d'une petite grue! Ça vous coûtera à peine plus cher que si vous alliez le chercher vous-mêmes et vous sauverez un temps fou! Ne gaspillez pas votre précieuse énergie!

En dépit de cet imprévu, l'équipe, qui comptait un joueur de moins cette semaine (le frère de Steve étant en vacances), a été terriblement efficace. Merci aux deux J-S (Jean-Sébastien et Jean-Samuel) qui sont venus donner nous donner un grand coup de main! Comme le montre bien les photos suivantes, le pontage du toit avance à grands pas (et devrait être terminé lundi) :



Avant de procéder au pontage du toit, il a également fallu poser et réparer les sablières. Quand on travaille avec une maison qui a 150 ans, il n'est pas très étonnant de trouver quelques traces de pourriture à certains endroits. C'était notamment le cas sous les quatre fenêtres des pignons, à l'étage. Michel a donc retiré, à la scie à chaine et au ciseau à bois, tout le bois pourri. Il a ensuite découpé dans une planche (choisie dans notre lot de bois), un morceau de bois destiné à remplir la cavité creusée. Voici un exemple de réparation :



Nous aimons beaucoup ces cicatrices. Pour nous, il n'est pas utile de cacher qu'il y a eu réparation. C'est l'histoire de la maison. Les traces de ces réparations vont par ailleurs beaucoup moins paraître quand la charpente aura été nettoyée et dégraissée.

Considérant l'âge de la maison, il est très étonnant de constater combien il y a peu de pièces pourries. En général le bois est très sain. Quand on découpe une pièce, le bois que l'on découvre à l'intérieur parait neuf. À peine un dixième de millimètre sous la surface du bois coloré par le temps, on trouve ceci :


Après tout cela, le pontage du toit a enfin pu commencer. Les planches de toit sont ce que l'on appelle de la «planche de croûte». Elles sont le résultat de la coupe brute d'un tronc d'arbre : les deux côtés, sur la longueur, ne sont donc pas tout à fait droits et possèdent parfois encore leur écorce (mais pas dans notre cas). Par ailleurs, la largeur de la planche varie d'une extrémité à l'autre, puisque le diamètre du tronc rapetisse de la base à la cime de l'arbre. Comme une image vaut mille mots, voici une photo prise lors du démontage de la charpente. On y voit bien que les planches «ont la forme de l'arbre» comme dit Michel.


Nous avions le choix d'utiliser les planches telles quelles ou de les déligner, une opération qui permet d'en éliminer les inégalités. Pour des raisons purement esthétiques, nous avons opté pour la deuxième option. Michel a donc scié les planches de manière à ce que leurs deux côtés soient droits. L'espace qui les sépare les unes des autres est ainsi réduit au minimum. Quelques minces filets de lumière percent néanmoins le toit :


Avant de recouvrir les planches de toit d'un pare-vapeur (en polythène transparent), nous allons sans doute ajouter une couche de papier kraft ou de papier goudronné, à moins que l'on ne trouve une meilleure alternative d'ici là. De la sorte, nous nous assurerons de ne pas voir le cœur de porte (blanc, si on conserve le métal) à travers ces minces fentes.

En plus de déligner les planches, Michel s'assure de les agencer de façon cohérente et esthétique. Pour ce faire, il pose, en alternance, des planches plus étroites (à partir de 10 pouces) et des planches plus larges (jusqu'à 20 pouces) de manière à mettre en valeur les plus grosses d'entre elles. Ainsi distribuées, ces dernières ont ainsi l'air plus massives encore! Michel agence également les planches en fonction de la variété de leurs teintes. Les planches du grenier, chauffées par la chaleur intense du soleil d'été, sont par exemple plus foncées tandis que d'autres ont été «torréfiées» par leur exposition plus ou moins grande (selon l'emplacement qu'elles avaient dans la maison) à la fumée du foyer. En fonction des divisions intérieures que l'on projette, Michel sélectionne donc pour chaque pièce des planches d'une même couleur.

Sur la photo qui suit, on aperçoit des planches triées par Michel. Les deux piles de gauche sont d'une certaine couleur, les deux de droite un peu plus pâle. C'est assez subtil! À l'avant-plan, on voit l'endos de ces planches (côté extérieur). Lorsque nous procéderons au nettoyage et au dégraissage de la maison (c'est l'une des prochaines étapes), le bois révélera enfin sa vraie couleur!


En délignant les planches, nous obtenons bien sûr un manque à gagner : nous n'avons plus assez de planches pour couvrir tout le toit! Pour compléter le travail, nous allons donc nous servir d'une partie des planches de revêtement extérieur en planches verticales d'origine qui nous a été remis à l'achat de la maison.

Ce qu'il y a de fascinant, dans cette étape, c'est qu'il s'agit déjà de finition bien que l'on soit encore au tout début des travaux!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire