Après avoir passé un merveilleux week-end en famille dans les Laurentides, lequel nous a permis de décrocher tout à fait, nous n'avons pas tardé à nous remettre au travail dès lundi.
Nos fondations, suffisamment sèches, avaient préalablement été goudronnées vendredi par notre excavateur. Il ne restait donc plus qu'à les isoler.
Avant tout, nous avons posé la lisse d'assise. Je dis «nous» mais c'est à notre formidable beau-frère Antoine que revient tout le mérite.
La lisse est une pièce de bois que l'on ancre dans la partie supérieure des fondations et sur laquelle le plancher de poutrelles prendra appui. Suivant les recommandations de notre ami Steve, nous avons posé un joint d'étanchéité en mousse (Etafoam) entre le béton et le bois afin de favoriser un meilleur contact entre ces deux matériaux.
Antoine et Steve, qui nous ont généreusement donné un gros coup de main ce jour-là, ont ensuite aidé Georges à isoler nos fondations avec du «cœur de porte». Mais qu'est-ce que cette chose? Lorsque les portes en acier sont manufacturées en usine, elles sont entières. Ce n'est que par après que les ouvertures destinées à accueillir une vitre y sont pratiquées.
Or le résidu ainsi produit est un superbe isolant qu'il serait trop bête
de jeter aux ordures! Les manufacturiers de portes et fenêtres cèdent généralement ces résidus à quiconque acceptera de les débarrasser de l'ensemble de leurs déchets de production. C'est donc dans les petites annonces que nous avons magasiné notre isolant et c'est à Montréal que nous avons trouvé le meilleur deal.
Pourquoi utiliser du cœur de porte? D'abord, parce que c'est économique! Le nôtre nous revient à 0,41$ du pied carré, ce qui représente une économie d'au moins 50% par rapport aux isolants en panneaux rigides commerciaux. Ensuite, parce qu'il s'agit d'un geste environnemental : on récupère des matériaux qui se seraient autrement retrouvés dans les sites d'enfouissement. Enfin, parce que les cœurs de porte ont un facteur R de fou! Il s'agit en fait du meilleur isolant par épaisseur de pouce - on parle généralement de R7/pouce. On en a donc plus pour son argent!
Nous avons choisi de poser deux épaisseurs tout autour des fondations et autant sous la dalle, pour un total de R28. À titre indicatif, sachez que la norme Novoclimat exige un total de R17 pour les fondations. Nous serons donc très confortables dans notre sous-sol! Ces deux couches ont été posées l'une à la verticale, l'autre à l'horizontale, de manière à ce que les joints, qui ont ensuite été remplis d'uréthane en cannette, ne se superposent pas.
Comme vous pouvez le constater sur les photos, le cœur de porte est un isolant qui est pris en sandwich entre deux panneaux d'acier. Nous avons choisi de n'en conserver qu'un seul. Le côté dépouillé épouse à merveilles l'irrégularité des fondations tandis que le côté rigide constitue un merveilleux fond de clouage. Les panneaux se délaminent par ailleurs très facilement à l'aide de gants. C'est du reste une tâche très rapide (5 à 10 secondes par panneau)... et très payante! Nous allons en effet pouvoir revendre l'acier ainsi récupéré, ce qui fera encore diminuer le prix de notre isolant. Pour ce faire, il faut cependant s'assurer de choisir, à l'achat, des panneaux qui n'ont pas été embossés. Ces derniers sont en effet très difficiles à délester de leurs couverture de métal.
Ainsi que nous le ferons pour l'ensemble de la maison, nous avons choisi d'isoler nos fondations de l'extérieur. De cette façon, il n'y aura pas d'infiltration d'air entre les fondations et la maison via le plancher de poutrelles. Ce choix présente en outre deux autres avantages : il permet de conserver la masse
thermique des fondations à l'intérieur et de sauver un peu d'espace. Dans le cas qui nous concerne, ce n'est pas moins de 40 pieds carrés qui sont ainsi récupérés!
Un conseil en terminant : les institutions financières n'apprécient pas
beaucoup l'appellation poétique «cœur de porte». La récupération de ces panneaux est encore marginale et le terme est peu connu. Afin de ne pas attirer l'attention de certains évaluateurs zélés, il vaudrait donc mieux parler de «panneaux de polyisocyanurate». Nos amis P.-O. et
Geneviève, qui l'ont appris à leurs dépens il y a quelques années, nous avaient prévenu. Nous n'avons eu aucun problème pour notre part.
L'isolation de nos fondations est complétée à 60% environ. Le travail sera terminé demain.
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