À notre grand soulagement, nous sommes enfin passés chez le notaire
mardi après-midi. Nous pensions ainsi mettre un terme à ce que j'appelle
désormais la «saga du prêt hypothécaire»... mais non! De vilaines surprises nous y attendaient encore.
La
première surprise n'en était pas vraiment une puisqu'il y a déjà
quelques semaines qu'on nous l'avait annoncée. Comme le terrain sur
lequel nous nous construisons n'appartenait sur papier qu'à Georges, ma
tendre moitié a du m'en céder officiellement la moitié par l'intermédiaire d'un acte
notarié. Afin
que nous puissions contracter une hypothèque commune, il fallait en effet que ce terrain m'appartienne aussi. C'est tout à fait logique, bien
sûr! Il est impossible d'être la propriétaire d'une maison ayant été construite sur un terrain qui ne nous appartient pas. Nous n'y avions cependant pas pensé plus tôt, sans quoi nous
aurions pu envisager d'autres alternatives que ce formulaire de don que nous avons du signer mardi. Pour la moitié de ce que
cette pure formalité nous a coûté, nous aurions par exemple pu nous marier! Ç'aurait été un peu plus excitant! Et bien plus utile.... Il aurait cependant fallu publier un avis quelques semaines avant la date prévue et nous ne disposions plus de ce temps. Nous n'avons donc pas précipité notre mariage que l'on souhaite tardif. Nous souhaitons en effet nous marier dans quelques années afin que nos deux enfants puissent conserver le souvenir de la cérémonie et que celle-ci puisse trouver sens à leurs yeux.
Au
contraire de la première, la seconde surprise nous a considérablement ébranlés. Lorsque la Caisse a consenti à nous prêter de l'argent,
elle l'a fait à certaines conditions. L'une d'elles stipulait que nous
devrions, avant chaque déboursé, passer chez le notaire afin de déclarer
solonnellement qu'aucun contracteur n'avait inscrit d'hypothèques
légales à notre nom. C'est une nouvelle exigence de Desjardins qui devrait
bientôt s'appliquer à l'ensemble des projets d'autoconstruction. Nous savions donc déjà qu'il nous
faudrait payer 75$ par déboursé à notre notaire. Comme nous en planifions sept (un chiffre que nous tâcherons de revoir à la baisse), c'est
tout de même plus de 500$ que nous devions allouer à cette formalité.
J'entre
ici dans des détails qui n'intéresseront sans doute que les
autoconstructeurs... À vous de voir si vous avez envie de me suivre dans les méandres de cette poutine financière!
Je vous explique d'abord brièvement de quelle façon les Caisses financent les prêts accordés aux autoconstructeurs. Évidemment, on ne nous remet pas d'emblée un chèque totalisant la valeur totale de notre prêt... ce serait trop facile! Les Caisses nous versent plutôt ce montant en plusieurs tranches suivant l'évolution des travaux. Lorsque nous aurons accumulé plusieurs factures et que celles-ci viendront à échéance, il sera temps de demander un premier déboursé. Un inspecteur indépendant se présentera alors sur notre chantier afin d'évaluer l'avancement des travaux. Pour ce faire, il se réfèrera à une grille standardisée qui lui permettra de calculer le pourcentage des travaux ayant été complétés. La Caisse déposera alors, dans notre compte, une somme équivalente à ce même pourcentage de notre prêt, moins 15% (cette retenue nous sera versée uniquement à la fin des travaux, sur présentation du certificat de localisation). Il nous reviendra alors de payer nos différents comptes. C'est ainsi que les Caisses fonctionnent en général. C'est ainsi que la première conseillère que nous avions rencontrée en février nous avait décrit le processus. C'est ainsi que nos amis autoconstructeurs nous l'avait expliqué également. Mais ce n'est pas comme ça que les choses se dérouleront dans notre cas, semble-t-il.
Il se pourrait en effet que l'ensemble de nos factures (non payées) doivent
être payées par l'intermédiaire de la notaire au moment de chaque déboursé. Plutôt qu'à nous, c'est à cette dernière que notre Caisse remettrait chacun de nos déboursés. C'est elle, donc, qui paierait nos factures... et qui nous chargerait une petite fortune pour ce service rendu! Elle exige en effet 25$ par chèque émis. Or, nous avons des ententes de paiement avec plusieurs de nos entrepreneurs spécialisés, ce qui signifie qu'elle devra émettre plusieurs chèques pour une seule facture. Notre excavateur nous permet par exemple de payer une certaine partie de la facture après notre premier déboursé et une autre partie après le second. C'est donc 50$ pour cette seule facture que nous devrons payer à notre notaire. Au final, c'est plusieurs centaines de dollars (s'additionnant au 500$ de base) qui y passeront si nous procédons ainsi que nous l'avions prévu au départ. Il faudra donc revoir tout notre planning financier afin de sauver un maximum! Au final, c'est environ 2 500$ que nous devrons payer pour l'ensemble des services rendus par notre notaire. C'est énorme! Heureusement que la Caisse nous en rembourse une petite partie (850$)!
Notre notaire est d'avis que nous pourrons peut-être éviter ce détour et payer nos factures sans son intermédiare et ce, même si nous devons la rencontrer à l'occasion de chaque déboursé afin de faire notre déclaration solennelle. Elle affirme qu'il revient à la Caisse de prendre cette décision et que les scénarios sont possibles. Nous ne savons pas sur quel pied danser pour le moment puisque notre conseillère est en effet en vacances jusqu'en août et que son
adjointe ne peut nous en dire plus. C'est la toute première fois, en effet, que ces nouvelles mesures sont appliquées à la succursale où l'on fait affaire, et personne ne semble savoir de quelle façon s'y prendre pour le faire.
Il ne reste donc plus qu'à nous croiser les doigts!
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